Maintenant place aux explications :
Toutes les associations le savent, le combat financier est quotidien, long, complexe et désespérant.
Si bien que l’on passe presque plus de temps à chercher des solutions de financement qu’à mener
les actions de l’association.
Depuis sa création, l’association O.I.S.O. a vu son activité augmenter considérablement d’année en
année. Nous avons dû accueillir de plus en plus d’animaux, nous avons dû leur consacrer plus de
temps et plus d’argent. L’affluence des animaux nous a poussé à agrandir les locaux (salles de soins,
volières). Le grand public prenant peu à peu conscience de l’importance de soigner la faune sauvage,
nous avons été de plus en plus sollicités, aussi bien pour la prise en charge des animaux que pour la
sensibilisation du public. Nous avons dû étoffer l’équipe de la manière la moins coûteuse possible
pour l’association (contrat aidés, temps partiels, services civiques).
Mais en parallèle les financeurs historiques traînent des pieds pour nous soutenir, certaines
subventions diminuent d’autres stoppent.
En juillet 2015 l’association est placée en redressement judiciaire. Après 6 mois où nous redoublons
d’efforts pour trouver des solutions de financement et surtout grâce à la participation massive du
public le plan de redressement est accepté.
Mais rien n’est gagné, car malgré la fin du redressement judiciaire certains financeurs ne
renouvellent pas leur soutien. Nous tentons d’adapter nos actions, de mettre en place des formations
et animations scolaires payantes, de vendre des objets sur les salons, etc. bref de trouver des
solutions. Nous renforçons les rangs avec des bénévoles, des partenaires techniques, des services
civiques et des stagiaires.
Les soins de nos nombreux pensionnaires restent notre priorité et le temps nous manque pour mettre
en place les divers projets que nous avons en tête, des projets qui nous permettraient de pérenniser
nos actions.
Par ailleurs, le centre de soins de Picardie est contraint de fermer ses portes (pour les mĂŞme raisons
que nous), nous devons donc prendre en charge encore plus d’animaux.
Mais nos financeurs principaux tardent toujours plus Ă nous attribuer des subventions et nous
laissent dans l’incertitude complète sur leurs intentions à notre égard. Les différents organismes
publics se renvoient la balle. Les entreprises et fondations privées n’ont que faire de notre cas.
Seules quelques fondations et associations de protection animale nous soutiennent encore.
En juillet 2017, à bout de souffle, nous décidons de stopper nos actions et de créer une cagnotte
pour récolter l’argent nécessaire pour repartir. Nous espérions que les financeurs, voyant
l’engouement du grand public pour la cause, comprendraient l’enjeu, écouteraient leurs citoyens.
Quelques institutions, fondations et entreprises ont proposé leur aide. Jusqu’au bout nous avons
tenté de trouver des solutions complémentaires et/ou alternatives aux subventions publiques. Mais
tout cela n’a pas suffi.
En dernier recours nous envisageons les licenciements, même s’il semble très compliqué de gérer
une telle structure uniquement sur du bénévolat, cela pourrait éviter la fermeture du centre de soins.
En vain, car la procédure de licenciement est trop coûteuse.
C’est donc après avoir tenté de nombreuses démarches et avec un immense regret que nous nous
voyons dans l’obligation de fermer le centre de soins et de dissoudre l’association, après 11 ans
d’activité.